vendredi 30 octobre 2015

Congrès-expo Sim: adieu Mons, bonjour Grenoble

Le 64e Congrès exposition de la Sim (Société de l'industrie minérale) à Mons, chef-lieu de la province du Hainaut (B), du 20 au 23 octobre dernier, a connu un grand succès. Le congrès a rassemblé des centaines de personnes durant huit réunions thématiques qui portaient sur des sujets d’actualité.L’exposition a réuni plus de 280 exposants. Environ 4 000 personnes se sont rencontrées pour l’évènement principal du secteur des carrières, des mines et du recyclage qui concerne la France, la Belgique et le monde francophone.
Le prochain Congrès exposition, dont on trouvera ci-contre le pré-programme, se déroulera du 11 au 14 octobre 2016 à Grenoble (Isère).
En attendant, voici ci-dessous un aperçu en images du congrès montois...

mardi 7 avril 2015

Une nouvelle WA800 chez Lafarge à Port-la-Nouvelle

NB: Un article plus complet sera publié dans un prochain numéro du mensuel Mines & Carrières (www.lasim.org)

À la carrière de la cimenterie Lafarge de Port-la-Nouvelle, dans l’Aude, une WA800 chasse l’autre. En effet, un nouvel exemplaire de cette grosse chargeuse Komatsu vient d’arriver sur site tandis que l’ancienne, avec ses 28 000 heures au compteur, continue son service, toujours chez Lafarge, mais à St-Pierre-la-Cour, en Mayenne.

Maillon indispensable

Le site de Port-la-Nouvelle a été ouvert en 1971. Il a la chance de disposer à la fois des gisements de calcaire et de schistes (pour la silice) nécessaires à la fabrication du ciment dans l’usine située en contrebas. La carrière est autorisée à extraire 1,5 millions de tonnes de calcaire et de schistes par an pour la production de ciment. Pour le calcaire, les tirs fournissent un 0/800 qui est repris par la chargeuse WA800 qui l’achemine vers un gros concasseur primaire Krupp sur chenillard. Ce dernier, qui en fait n’est déplacé que de quelques dizaines de mètres environ tous les deux ans, produit, à raison de 800 tonnes/heure, un 0/80 dont une partie, destinée au "calcaire cuit", est criblée pour donner un 0/20 et un 20/80.
Ainsi, on comprend bien que la grosse chargeuse est un maillon essentiel de la chaîne de production du site.
La WA800 à l'alimentation du primaire (c) EMD
Une première WA800 avait été mise en service dans la carrière de Port-la-Nouvelle il y a un peu plus de dix ans en 2003. Machine essentielle à la production, son compteur affichait 28 000 heures et son remplacement à ce poste clé devenait nécessaire. Le choix pour la remplacer s’est finalement porté sur… une autre WA800. Celle-ci, modèle 2014, porte le doux nom de WA800-3E0. C’est une machine de 104 tonnes animée par un moteur développant 865 ch. pour une force d’arrachage de 69 000 kgf. Elle est équipée d’un bras standard avec positionneur de godet et interrupteur de fin de course réglé par le conducteur. Au poste de commande, pas de volant mais, à main gauche, un joystick pour les commandes de déplacement et, à main droite, les deux manipulateurs (électriques) de bras et de godet.
Le godet, justement, a été réalisé en acier SSAB Hardox HiTuf par l’entreprise verdunoise IEV.  Il s’agit d’un godet de type "HD carrière" avec une lame semi-delta, d’une contenance de 12 300 litres (avec dôme). La machine est en outre équipée d’un système de pesage embarqué Ascorel MC402. Il est aussi à noter que la chargeuse reçoit à l’arrière un contrepoids additionnel de 700 kg pour une meilleure stabilité.

Nouvelle monte

La machine reçoit des pneus Bridgestone 45/65R45 VSDL**D2ALS spécialement conçus pour ce type de machine et garantis théoriquement pour 4 000 heures. L’ancienne WA800 était quant à elle chaussée en Michelin et, au dire des responsables du site, les enveloppes ne résistaient pas au-delà de 2 500 heures en raison notamment de l’échauffement.
Autre option particulièrement appréciée par le responsable de la carrière, la plate-forme sécurisée placée à l’avant de la cabine qui permet non seulement de passer du côté gauche au côté droit du poste de conduite sans avoir à redescendre mais aussi de nettoyer les vitres sans avoir recours à des balais bricolés avec de longs manches ou à des manœuvres acrobatiques. En outre, à écouter les conducteurs, le bastingage, situé juste devant le pare-brise, ne semble pas perturber la vision ni la conduite.
Enfin, pour cette machine vitale à la production, le suivi par satellite s’avérait indispensable pour éviter des arrêts particulièrement pénalisants.
Bref, la nouvelle chargeuse semble parée de nombre de vertus qu’il restera à vérifier sur le terrain. Alors, comme dans la chanson, on se dit rendez-vous dans dix ans pour voir si la deuxième génération de WA800 a rempli son contrat ? Quant aux conducteurs de la carrière, vu leur large sourire, la "nouvelle" semblait leur procurer un réel plaisir… et cela aussi compte dans le potentiel d’une machine.


Éric Massy-Delhotel

mercredi 18 mars 2015

Intermat : JCB ne fait pas salon

Le constructeur britannique aime la France mais, pour l’édition 2015 d’Intermat, c’est « No thank you ». En effet, JCB préfère consacrer les sommes ainsi économisées à engager des actions de promotions beaucoup plus ciblées… en attendant une reprise du marché.

« Le marché français est très important à nos yeux mais, cette année, nous avons pris la décision de souligner notre présence en France de manière différente ». Ainsi s’exprimait mi-mars, au siège de JCB à Rocester, Tim Burnhope, patron "innovation et croissance" du groupe. Autrement dit, cela signifiait clairement que le constructeur britannique avait décidé, tout comme Caterpillar, de ne pas être présent à Intermat en 2015, imitant ainsi son grand cousin des Amériques. Et Tim d’ajouter que l’équivalent du budget consacré à un tel salon mais réparti sur l’ensemble de l’année allait permettre au groupe de partir à la rencontre de ses clients hexagonaux et ceci de manière beaucoup plus efficace.

Un marché pâlichon

Une gamme lourde qui s’améliore de plus en plus
mais qui ne devrait pas prendre de poids [EMD]
Cette absence est-elle la conséquence d’une année 2014 en demi-teinte ? Pas directement selon ce responsable mais tout de même… En effet, si les résultats en Grande-Bretagne, avec +29 %, et en Allemagne, +10 %, sont plutôt réjouissants, les camarades chinois, indiens, brésiliens et russes, avec respectivement -17, -15, -18 et -27 %, n’ont pas contribué à la bonne humeur des représentants de la marque.
Et la France dans ce tableau peu coloré ? Elle s’est maintenue, si l’on ose écrire, avec un chiffre d’affaires en progression… de 0 %. Mais l’Hexagone est une sorte d’astre singulier dans la galaxie JCB. Comme le rappelle à juste titre Tim Burnhope, notre pays a été la première "terre de mission" de l’entreprise dans les années 60-70 et demeure un marché qu’il n’est absolument pas question de négliger.
Alors, justement, comme le revendique Philippe Girard, le directeur général de la filiale française basée à Sarcelles, JCB se trouve sur la plus haute marche du podium hexagonal avec 3 000 machines vendues en 2014 (sur 23 000). Même si l’agricole effectue une belle dégringolade de -28 % (après les années fastes 2012-2013), le secteur du BTP a permis à JCB une progression de 6 % notamment grâce à ses mini-pelles mais pas seulement, sa gamme "lourde" de chargeuses (de la 417 à la 457) a également rencontré un certain succès de même que ses pelles sur pneus et sur chenilles.
Pour 2015, on ne peut pas dire que le directeur général de JCB France soit d’un fol optimisme. Il entrevoit même une baisse de l’ordre de 5 à 10 % au vu de ce qui se dessine au premier trimestre. Malgré tout, les perspectives qu’il entrevoit pour le second semestre semblent plus réjouissantes, notamment dans le secteur du bâtiment. « Il est donc important de renforcer notre position » constate Philippe Girard qui ne cache pas qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir pour que le vent pousse du côté des mises en chantier et des grands travaux.

Stratégie offensive

Mini-pelle de 10 tonnes et motobasculeur (dumper)
de 6 tonnes, deux des outils de croissance
mis en place par JCB [EMD]
À l’appui de cette stratégie, celui-ci annonce d’ailleurs l’ouverture d’une nouvelle succursale de distribution en Île-de-France, à Villeneuve-le-Comte (77) et le transfert dans de nouveaux locaux de Colvemat en Alsace. En France, le constructeur compte également sur l’innovation et le développement de nouveaux produits et services comme "LiveLink", un suivi à distance qui non seulement permet de pister les machines en cas de vol mais aussi de gérer plus efficacement sa flotte (un point important pour les loueurs).
Toujours du côté de Rocester en cette mi-mars, JCB avait choisi de présenter quelques nouveautés. Même si ces dernières n’ont qu’un très lointain rapport avec le monde de l’industrie extractive puisque l’on est ici dans le domaine des "petites" machines, elles montrent la volonté du constructeur d’occuper de nombreuses cases de l’échiquier.
C’est ainsi que Christophe Lecarpentier, directeur marketing de JCB France dévoilait officiellement, dans le très discret et surveillé "Innovation Center", la toute nouvelle 90Z-1, une mini-pelle urbaine à zéro déport de 9 tonnes qui s’ajoute à la 100C-1 de 10 tonnes, à déport conventionnel, déjà présentée en septembre. Christophe Lecarpentier présentait également la nouvelle gamme de motobasculeurs, dénommés ici dumpers au risque de la confusion, avec 13 modèles de 1 à 13 tonnes.

Gamme lourde mais pas trop

Lord Bamford, en compagnie de son fils Jo,
et son permis "trois volets" de la République Française ! [EMD]
Bon, ces machines ne sont pas la tasse de thé du carrier mais il en est d’autres comme les pelles JS300 (30 tonnes) ou chargeuses 457. Ces dernières ont déjà été présentées dans un article précédent voici quelques mois mais la question que l’on pouvait se poser est de savoir si le constructeur avait l’intention de monter dans les tonnages. Apparemment, Lord Anthony Bamford, qui préside aux destinées de JCB, regarde plutôt ailleurs. Il ne va d’ailleurs pas hésiter à investir 180 millions d’euros cette année en Grande-Bretagne pour améliorer ses unités de production et crée en outre une nouvelle usine en Inde. Ce qui ne l’empêche pas une nouvelle fois de proclamer son attachement à la France et au marché français en exhibant une pièce unique : le permis de conduire hexagonal obtenu en 1965 lorsqu’il faisait ses "classes" de ce côté du Channel !
Mais pour 2015, c’est décidé, Lord Bamford ne fera pas salon à Intermat…

Éric Massy-Delhotel