mardi 7 avril 2015

Une nouvelle WA800 chez Lafarge à Port-la-Nouvelle

NB: Un article plus complet sera publié dans un prochain numéro du mensuel Mines & Carrières (www.lasim.org)

À la carrière de la cimenterie Lafarge de Port-la-Nouvelle, dans l’Aude, une WA800 chasse l’autre. En effet, un nouvel exemplaire de cette grosse chargeuse Komatsu vient d’arriver sur site tandis que l’ancienne, avec ses 28 000 heures au compteur, continue son service, toujours chez Lafarge, mais à St-Pierre-la-Cour, en Mayenne.

Maillon indispensable

Le site de Port-la-Nouvelle a été ouvert en 1971. Il a la chance de disposer à la fois des gisements de calcaire et de schistes (pour la silice) nécessaires à la fabrication du ciment dans l’usine située en contrebas. La carrière est autorisée à extraire 1,5 millions de tonnes de calcaire et de schistes par an pour la production de ciment. Pour le calcaire, les tirs fournissent un 0/800 qui est repris par la chargeuse WA800 qui l’achemine vers un gros concasseur primaire Krupp sur chenillard. Ce dernier, qui en fait n’est déplacé que de quelques dizaines de mètres environ tous les deux ans, produit, à raison de 800 tonnes/heure, un 0/80 dont une partie, destinée au "calcaire cuit", est criblée pour donner un 0/20 et un 20/80.
Ainsi, on comprend bien que la grosse chargeuse est un maillon essentiel de la chaîne de production du site.
La WA800 à l'alimentation du primaire (c) EMD
Une première WA800 avait été mise en service dans la carrière de Port-la-Nouvelle il y a un peu plus de dix ans en 2003. Machine essentielle à la production, son compteur affichait 28 000 heures et son remplacement à ce poste clé devenait nécessaire. Le choix pour la remplacer s’est finalement porté sur… une autre WA800. Celle-ci, modèle 2014, porte le doux nom de WA800-3E0. C’est une machine de 104 tonnes animée par un moteur développant 865 ch. pour une force d’arrachage de 69 000 kgf. Elle est équipée d’un bras standard avec positionneur de godet et interrupteur de fin de course réglé par le conducteur. Au poste de commande, pas de volant mais, à main gauche, un joystick pour les commandes de déplacement et, à main droite, les deux manipulateurs (électriques) de bras et de godet.
Le godet, justement, a été réalisé en acier SSAB Hardox HiTuf par l’entreprise verdunoise IEV.  Il s’agit d’un godet de type "HD carrière" avec une lame semi-delta, d’une contenance de 12 300 litres (avec dôme). La machine est en outre équipée d’un système de pesage embarqué Ascorel MC402. Il est aussi à noter que la chargeuse reçoit à l’arrière un contrepoids additionnel de 700 kg pour une meilleure stabilité.

Nouvelle monte

La machine reçoit des pneus Bridgestone 45/65R45 VSDL**D2ALS spécialement conçus pour ce type de machine et garantis théoriquement pour 4 000 heures. L’ancienne WA800 était quant à elle chaussée en Michelin et, au dire des responsables du site, les enveloppes ne résistaient pas au-delà de 2 500 heures en raison notamment de l’échauffement.
Autre option particulièrement appréciée par le responsable de la carrière, la plate-forme sécurisée placée à l’avant de la cabine qui permet non seulement de passer du côté gauche au côté droit du poste de conduite sans avoir à redescendre mais aussi de nettoyer les vitres sans avoir recours à des balais bricolés avec de longs manches ou à des manœuvres acrobatiques. En outre, à écouter les conducteurs, le bastingage, situé juste devant le pare-brise, ne semble pas perturber la vision ni la conduite.
Enfin, pour cette machine vitale à la production, le suivi par satellite s’avérait indispensable pour éviter des arrêts particulièrement pénalisants.
Bref, la nouvelle chargeuse semble parée de nombre de vertus qu’il restera à vérifier sur le terrain. Alors, comme dans la chanson, on se dit rendez-vous dans dix ans pour voir si la deuxième génération de WA800 a rempli son contrat ? Quant aux conducteurs de la carrière, vu leur large sourire, la "nouvelle" semblait leur procurer un réel plaisir… et cela aussi compte dans le potentiel d’une machine.


Éric Massy-Delhotel